Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/35

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fait connaître mon sentiment dans les livres précédents. Toutefois j’ajouterai ici qu’il existe certains terrains dans lesquels la vigne transplantée ne prospère pas aussi bien que celle qui est restée en place : ce qui, toutefois, arrive très rarement. Aussi faut-il noter et rechercher avec soin « La culture que comporte chaque pays, et ce qu’il refuse de produire. » Il convient de conduire la tige mise en terre, c’est-à-dire la marcotte ou simple ou enracinée, de manière que, devenue vigne, elle puisse se soutenir sans tuteur. Mais c’est là ce qu’on ne peut pas obtenir tout de suite : car, si vous ne fournissez pas un support à cette vigne tendre et faible, le pampre se traînera en rampant sur le sol. On devra donc attacher la tige qu’on a plantée, et un roseau qui protégera en quelque sorte son enfance, l’élèvera, et la conduira jusqu’au point où le vigneron lui permettra d’atteindre ; or, ce point aura peu de hauteur, car on ne doit pas dépasser un pied et demi. Ensuite, quand elle a pris de la force et qu’elle peut se soutenir sans appui, elle pousse soit de la tête, soit des bras, car ces deux modes d’accroissement sont admis. Les uns aiment mieux les vignes à tête, les autres préfèrent les vignes à bras. Ceux qui ont à cœur de distribuer leur vigne en bras, doivent conserver tout le bois qui a crû autour de la cicatrice qu’ils ont faite en la coupant toute jeune par le haut, et le diviser en quatre bras de la longueur d’un pied, de manière que chacun d’eux prenne la direction d’un des quatre points cardinaux. Toutefois ce n’est pas dès la première année qu’on donne aux bras toute leur étendue, de peur de surcharger la faiblesse de la vigne, mais on ne les y laisse parvenir graduellement qu’à la suite de plusieurs tailles. De plus, il faut laisser à ces bras quelques jets en saillies, comme des