Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/61

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donne du bois. Ensuite quand la vigne s’est fortifiée par les années et par sa vigueur, on conduit sur les arbres voisins des jets que l’on coupe à l’âge de deux ans, et que l’on remplace toujours par de plus jeunes ; car, en vieillissant, ils fatigueraient la vigne. Quelquefois aussi, quand une vigne ne suffit pas pour couvrir la totalité de son orme, on a l’habitude de coucher en terre quelques-uns de ses sarments, puis de faire remonter deux ou trois de ces provins au même arbre, afin que, par ce surcroît de rameaux, il se trouve garni plus promptement. On ne doit pas laisser de pampinaire aux vignes nouvelles, à moins qu’il ne sorte d’un point où il est nécessaire pour le marier à une branche dépourvue. Les pampinaires sont utiles dans les vieilles vignes, quand ils y naissent en lieu convenable, et c’est avec avantage que la plupart des vignerons les rabattent au troisième bourgeon : car l’année suivante ils jettent du bois. Tout pampre bien placé qui aura été brisé soit pendant la taille, soit pendant la ligature, pourvu qu’il ait un œil, ne doit pas être enlevé, parce que, au bout d’un an, il donnera de cet œil unique un bois qui n’en sera que plus vigoureux. On appelle précipités les sarments à fruit qui sont nés sur des jets d’un an, et que l’on attache au bois dur. Ils produisent beaucoup de fruit, mais ils sont préjudiciables à la tige mère qui les produit. C’est un motif pour ne pas conserver de ces précipités au bout des branches ou quand la vigne s’élève plus haut que la cime de l’orme. Toutefois, si quelqu’un, dans la vue d’obtenir du