Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/71

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Il prospère pourtant dans les terres à blé, et dans les lieux où ont végété l’arbousier et l’yeuse. Quant au chêne, il laisse, après qu’il a été coupé, des racines nuisibles aux plants d’oliviers, que leur poison fait périr. Voilà ce qu’en général j’avais à dire sur cet arbre ; je vais à présent exposer sa culture dans tous ses détails.

Des pépinières d’oliviers à créer.

IX. On dispose la pépinière d’oliviers dans un lieu bien découvert, en terrain médiocrement bon, mais abondant en suc, ni compacte, ni trop léger, et pourtant plutôt léger que compacte. Ce genre de sol est presque toujours noir. Quand vous l’aurez remué à trois pieds de profondeur, et qu’au moyen d’un fossé profond vous en aurez interdit l’accès aux troupeaux, vous le laisserez fermenter. Alors coupez sur des arbres de jeunes branches droites et vigoureuses que la main puisse empoigner, c’est-à-dire qui soient de la grosseur d’un manche d’outil ; pendant qu’elles sont fraîches, vous en ferez des boutures, en prenant garde de blesser l’écorce ni aucune autre partie que celle que la scie a tranchée. C’est ce qui se pratique sans difficulté, si préalablement on a disposé un étai, et si on a garni de torsades de foin ou de paille la partie où l’on doit faire l’amputation, de manière à couper la bouture doucement et sans dommage pour son écorce. On scie ensuite les boutures à la longueur d’un pied et demi, on polit la plaie de chacun des bouts avec une serpe, puis on les marque avec de la sanguine, afin de leur donner, en les plantant, la même position qu’ils avaient sur l’arbre, et pour que leur partie inférieure soit enfoncée dans le sol, et que la partie supérieure regarde le ciel : car si l’on plantait la bouture à contre-sens, elle prendrait difficilement, et l’arbre qui en proviendrait serait à jamais stérile. Il faudra enduire de