Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/81

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quantité de chaux ; toutefois, le plus petit en demande un modius. Si ce remède ne produit aucun effet, on aura recours à la ressource de la greffe. Nous dirons par la suite comment on greffe l’olivier. Il arrive aussi quelquefois qu’un de ses rameaux est un peu plus vigoureux que les autres ; si on ne le coupe pas, tout l’arbre dépérira. Jusqu’ici nous avons assez parlé des plants d’oliviers. Il nous reste à traiter des arbres fruitiers proprement dits ; c’est ce qu’à présent nous allons faire :

Des arbres fruitiers.

X. Avant de planter le verger, il faut enclore son terrain soit d’un mur, soit d’une haie vive, soit d’un fossé taillé à pic, afin que ni bestiaux ni hommes n’y puissent pénétrer ; car, si la cime des arbres est trop souvent touchée par la main de l’homme, ou rongée par les animaux, le jeune plant ne pourra jamais prendre d’accroissement. Il est utile de classer ces arbres, surtout pour que les faibles ne soient pas étouffés parles plus forts ; car outre qu’ils diffèrent entre eux de force et de hauteur, ils ne croissent que dans un intervalle de temps inégal. La terre qui est propre aux vignes convient aussi aux arbres fruitiers. Un an avant de les planter, creusez la fosse qui doit les recevoir ; ainsi la terre se macérera par l’effet du soleil et des pluies, et ce qu’on y plantera prendra promptement. Si pourtant vous voulez dans une même année faire les fosses et planter, creusez les fosses au moins deux mois d’avance ; puis réchauffez-en les parois en y brûlant de la paille. Plus vous les ferez spacieuses, plus les fruits que vous obtiendrez seront beaux et abondants. Ces fosses doivent ressembler à un four dont le fond est plus large que l’entrée, afin que les racines aient plus