Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/9

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Comment on doit mesurer les formes données aux champs.

I. Vous m’avez dit, Silvinus, que dans les livres précédents que j’ai écrits pour vous sur la création et la culture des vignobles, il manquait bien des choses que ceux qui s’occupent de l’agriculture désireraient y trouver. Je ne nie pas que j’aie omis quelques détails, quoique j’aie recherché avec soin tout ce qu’ont écrit les anciens agronomes, ainsi que ceux de notre siècle ; toutefois, lorsque j’ai promis de donner les préceptes de l’économie rurale, je n’avais pas, si je ne me trompe, pris l’engagement d’embrasser la totalité, mais de dire le plus important de ce que contient la vaste étendue de cette science : car une telle entreprise serait au-dessus des forces d’un homme, puisqu’aucune science, aucun art n’a été porté à sa perfection par un seul génie. C’est pourquoi, comme dans une grande forêt, un bon chasseur a fait son devoir en prenant le plus de bêtes sauvages qu’il a pu, et qu’on ne saurait lui reprocher d’en avoir laissé échapper quelques-unes ; de même il nous suffit, et c’est beaucoup assurément, d’avoir traité la plus grande partie de la matière immense que nous avons exploitée : d’autant mieux que les objets dont on regrette, comme on dit, l’omission, sont étrangers à notre profession.