Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/91

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mûriers, depuis ces ides jusqu’à l’équinoxe du printemps ; et dans l’automne, avant le solstice d’hiver, le pécher, et le caroubier que quelques personnes appellent cération. Si l’amandier, est peu fécond, enfoncez une pierre dans un trou que vous pratiquerez dans son tronc, et laissez-la se recouvrir par l’écorce. Vers les calendes de mars, il convient de disposer, dans les jardins, sur des couches, en terre bien ameublie et fumée, les boutures de toute espèce. Il faut avoir soin, pendant que les pousses en sont tendres encore, de leur faire subir une sorte d’épamprement, et, dès la première année, de les réduire à une seule tige. Quand l’automne sera venu, avant que le froid n’en brûle les cimes, il est à propos d’en cueillir toutes les feuilles, et, au moyen de gros roseaux auxquels on conserve entiers les nœuds d’un bout, on couvre le plant de cette espèce de chapeau, qui protège ses jets encore tendres contre le froid et les gelées. Ensuite, air bout de vingt-quatre mois, vous pourrez à votre volonté et en toute sûreté, ou transplanter, ou mettre en lignes, ou greffer ces marcottes.

De la greffe des arbres.

XI. On peut enter toute espèce d’arbres, pourvu que la greffe ne diffère point par son écorce de l’arbre sur lequel on l’insère ; on peut aussi greffer l’un sur l’autre avec succès et sans scrupule les arbres qui donnent un fruit semblable et mûrissant à la même époque. Les anciens nous ont fait connaître trois espèces de greffes : l’une qui consiste à étêter un arbre, à le fendre, puis à insérer les scions coupés sur un autre arbre ; l’autre à insérer le scion entre l’écorce et le bois : ces deux greffes se font au printemps ; la troisième se pratique en appliquant