Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/95

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entre elles u n intervalle de quatre doigts : la grandeur de l’arbre et la bonté de son écorce vous guideront d’ailleurs dans cette opération. Quand vous aurez placé toutes les greffes que l’arbre peut admettre, vous le serrerez avec des bandes d’écorce d’orme, ou avec du jonc, ou avec de l’osier ; ensuite vous enduirez la plaie de torchis bien manié, en laissant libre l’espace entre les jets sur une étendue d’au moins quatre doigts. Vous recouvrirez de mousse que vous lierez de manière que la pluie ne la fasse pas tomber. Quoi qu’il en soit, il y a des personnes qui aiment mieux ouvrir avec la scie une aire pour les greffes dans le tronc de l’arbre, polir avec un léger scalpel les points sciés et y adapter ces greffes. Si vous voulez greffer un petit arbre, coupez-le par en bas à un pied et demi au-dessus du sol, puis polissez soigneusement la plaie, et fendez légèrement avec un scalpel bien tranchant le milieu du tronc, de manière que la fente ne pénètre qu’à trois doigts. Faites-y ensuite entrer un coin pour l’entr’ouvrir, enfoncez-y les greffes, ratissées des deux côtés, de telle sorte que leur écorce soit exactement mise en rapport avec celle de l’arbre, puis, ces greffes soigneusement ajustées, enlevez le coin, et liez l’arbre comme j’ai dit ci-dessus. Amoncelez de la terre autour de l’arbre jusqu’à la greffe : par ce moyen vous protégerez efficacement celle-ci contre le vent et contre les ardeurs de l’été. Le troisième mode de greffe étant très délicat ne peut être employé pour toute espèce d’arbres ; mais il convient presque toujours à ceux dont l’écorce est humide, remplie de sève, et épaisse, comme le figuier. Aussi le figuier sauvage qui laisse échapper une grande