Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/99

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le liber et le fruit, aux arbres qui la reçoivent, nous avons pensé qu’il fallait dissiper l’erreur de cette opinion, et donner à nos descendants la méthode qui rend possible, sur toute espèce d’arbres, toute espèce de greffe. Pour ne pas fatiguer le lecteur par un trop long préambule, nous allons lui donner comme exemple le moyen de pratiquer cette opération sur tous les arbres en général. Creusez une fosse de quatre pieds en tous sens, à distance telle d’un olivier, que les extrémités de ses branches puissent y atteindre. Plantez dans cette fosse un jeune figuier, que vous aurez soin de choisir vigoureux et franc. Après trois ans, quand il aura pris assez d’accroissement, courbez un rameau d’olivier de belle venue, et liez-le au pied d u figuier ; retranchez ensuite tous les autres jets, et conservez seulement les pointes que vous destinez à la greffe. Étêtez alors le figuier, polissez la plaie, et, au moyen d’un coin, fendez cet arbre au milieu. Ratissez des deux côtés les cimes d’olivier sans les détacher de la tige mère, et, dans cet état, insérez-les dans la fente du figuier, ôtez le coin et liez avec soin ces rameaux, afin qu’aucune force ne les déplace. Ainsi, pendant trois ans le figuier croîtra avec l’olivier, et enfin, à la quatrième année, quand leur union sera complète, vous séparerez les rameaux d’olivier du tronc maternel, comme on le fait pour les provins. Par ce procédé, vous grefferez toute espèce d’arbre sur quelqu’autre espèce que ce puisse être. Ayant, dans les livres précédents, traité de toutes les variétés d’arbres à fruit, il est à propos de parler du cytise avant de terminer ce livre-ci.