Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/468

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ration ; était alors un homme grand, sec et mince, au front fuyant, aux cheveux grêles et châtains, aux yeux vairons, aux lèvres serrées. — N’ayant pas été accueilli par la noblesse, il s’était tourné vers la bourgeoisie, et, lors du procès contre Victurnien d’Esgrignon, accusé de faux, il prit parti, tout de suite, contre le jeune homme. Pour faire manquer l’instruction de l’affaire, il s’éloigna d’Alençon ; mais un jugement qui acquittait Victurnien fut rendu pendant son absence. M. du Ronceret manœuvrait en Machiavel, de façon à obtenir, pour son fils Fabien, la main d’une riche héritière de la ville, mademoiselle Blandureau, également recherchée par le juge Blondet pour son fils Joseph ; dans cette lutte, le juge l’emporta sur son chef (La Vieille Fille. — Le Cabinet des Antiques). M. du Ronceret mourut en 1837, président de chambre à la Cour royale de Caen. Les du Ronceret, anoblis sous Louis XV, avaient des armes, avec le mot Servir, pour devise, et le casque d’écuyer (Béatrix).

Ronceret (Madame du), femme du précédent, grande créature solennelle et dégingandée, qui s’affublait des modes les plus ridicules, portait des couleurs vives, se parait excessivement et n’allait jamais au bal sans orner sa tête du turban, alors cher aux Anglaises. Madame du Ronceret recevait chaque semaine et donnait, chaque trimestre, un grand dîner à trois services, tambouriné dans Alençon, où le président essayait de lutter, par une abondance d’avare, avec l’élégance de M. du Bousquier. Dans l’affaire de Victurnien d’Esgrignon, madame du Ronceret, dressée par son mari, excita le substitut Sauvages contre le jeune noble (La vieille Fille. — Le Cabinet des Antiques).

Ronceret (Fabien-Félicien du) ou Duronceret, fils des précédents, né vers 1802, élevé à Alençon ; fut, dans cette ville, le compagnon de plaisirs de Victurnien d’Esgrignon, dont il stimulait les mauvaises dispositions, sur l’instigation de M. du Bousquier (Le Cabinet des Antiques). D’abord juge à Alençon, du Ronceret donna sa démission après la mort de son père et vint à Paris, en 1838, dans l’intention de se pousser par du tapage. Il débuta dans la bohème, où il fut connu sous le nom de l’Héritier, à cause de quelques prodigalités préméditées. Ayant fait la connaissance du journaliste Couture, il