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VÉRITABLE HISTOIRE DE REVENANT

que c’était quelqu’un de la maison, je m’assoupis de nouveau, et je dormais ferme jusqu’au matin.

Quand je descendis à l’heure du déjeuner, je remarquai que mon hôte et sa femme paraissaient avoir passé la nuit blanche. Comme il y avait deux jeunes enfants, je conclus que c’étaient eux qui en avaient été la cause.

Le deuxième soir, c’était un samedi, mon ami proposa que nous nous rendions, le lendemain, jour des Rameaux, avec son attelage de chiens, à la Mission des Sauvages, pour y entendre la messe. Sa proposition me fut tout à fait agréable. Elle me donnait l’occasion de rencontrer mon excellent ami, Mons. R., agent de la Compagnie de la Baie d’Hudson, et en même temps, de présenter mes hommages aux Révérends Pères. Un de nos voisins qui était entré en passant, devait se joindre à nous dans notre course à travers la rivière.

Nous nous retirâmes sur les neuf heures et demie, car les gens à la campagne, et surtout ceux qui demeurent sur la Côte Nord, ne veillent pas tard. En souhaitant à tous le bonsoir, je remarquai pour la première fois, que j’étais tout seul en haut, que toute la famille couchait en bas et apparemment dans la même chambre. J’en fus quelque peu étonné, car la chambre n’avait environ que quinze pieds carrés. Enfin, ils avaient probablement quelque bonne raison d’en agir de la sorte, et ce n’était pas de mes affaires de m’enquérir quelle était cette raison. Je m’assis pendant quelques minutes dans ma chambre, compulsant certains comptes et autres papiers, puis je me mis au lit. Comme d’habitude, je fus vite endormi.

Vers la même heure, que la veille, je fus réveillé par les plaintes du gros chien en bas, et j’entendis comme quelqu’un qui rôdait et laissa tomber, quel-