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UNE CHASSE DE L’ANCIEN TEMPS AU CARIBOU

une neige molle aux pieds. J’avais une grande paire de raquettes montagnaises, mesurant 26 pouces de largeur ; grâce à ces raquettes, je pouvais découdre assez facilement mon chemin ; mais tous les autres membres du parti portaient des raquettes longues et étroites, et enfonçaient beaucoup plus que moi dans la neige.

Nous fîmes environ deux milles, et ne découvrant pas de pistes, nous revînmes au camp et de là à la maison de M. Méthot, pour y attendre un temps plus favorable, non sans avoir averti les hommes, que si l’un d’eux voyait des pistes de caribou ou de chevreuil, de venir nous en informer immédiatement. Quelques habitants établis ici et là, le long de la route, reçurent des instructions analogues.

Chemin faisant, nous avions aperçu des lièvres dont quelques-uns furent tués par M. Chinic. Peu après le thé, l’un des cultivateurs que nous avions avertis, arriva en carriole. Il nous informa que cinq ou six caribous avaient traversé la route dans le bois dans l’après-midi et que quelques-uns s’étaient même approchés à moins de cent verges de sa grange. Sa ferme était à environ deux milles de distance, nous pourrions nous y rendre en traîneau le lendemain matin, et qu’alors il nous montrerait les pistes.

Nous nous préparâmes en conséquence à partir très à bonne heure.

À 4 heures du matin, nous déjeunions, nous nous mettions en route et nous arrivions à la ferme au moment où le jour commençait à poindre. Notre homme n’avait rien exagéré ; là, en pleine vue de sa maison, s’étalaient des pistes de caribou. En allant les examiner, je constatai que c’étaient celles d’un gros animal. Le caribou était venu manger aux alentours, et, en paissant avait plusieurs fois traversé