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UNE CHASSE DE L’ANCIEN TEMPS AU CARIBOU

Maison de quincaillerie Chinic, et m’invita à les joindre. Il me dit que les chances étaient bonnes, car ses hommes de chantier lui avaient rapporté avoir vu quantité de pistes de caribous.

N’étant pas très affairé à ce moment-là, je promis de les accompagner. Je préparai mes raquettes, ma carabine et ma gibecière. Le lendemain, nous partions pour Methot’s Mills, résidence de mon hôte. Il avait là une concession forestière à la tête de la rivière Beaurivage et de la rivière Du Chêne, et quelques camps de bûcherons ; l’un d’eux devait nous servir de quartier-général.

Nous couchâmes à Méthot’s Mills. À bonne heure le lendemain matin nous étions en route en berlot, sorte de traîneau bas sur patins surmonté d’une boîte dans le genre des carrioles, avec des sièges pas trop hauts, véhicule très confortable et très commode dans les mauvais chemins.

Nous arrivâmes au camp sur les trois heures de l’après-midi, et nous y fûmes rejoints par le contremaître, M. Hamel. Parfaitement au courant du pays et de ses alentours, il se joignit à nous comme chasseur, en même temps que guide. Il nous dit qu’il avait vu tout récemment plusieurs pistes de caribou et quelques pistes de chevreuil ; de sorte que nous avions la perspective de faire bonne chasse le lendemain.

Le temps avait été très nuageux toute l’avant midi, et vers midi, la neige commença à tomber par un léger vent d’est, qui, graduellement, tourna à la tempête, durant la nuit. Le lendemain, nous constations qu’il était tombé quatorze pouces de neige.

Vers dix heures de la matinée, le temps s’éclaircit un peu. M. Hamel proposa une reconnaissance dans la direction où il avait vu les plus fraîches pistes de caribou. La brousse se trouvait enfouie dans la