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SUR LA PÊCHE À LA LIGNE

La capture du saumon. — Si c’est au bord d’une chute ou d’un rapide que l’on accroche un saumon, on doit essayer de lui faire remonter le courant immédiatement. Il y a chance que, durant ces premiers instants, en y mettant bonne poigne, on puisse l’entraîner où l’on veut, car, ordinairement, il ne semble pas réaliser promptement la raison de ce bouleversement, mais quand il s’en aperçoit, il faut surveiller de bien près sa ligne, car tout probablement il tentera un suprême effort, — une course affolée, et peut-être deux ou trois sauts de suite. La moitié de la partie est gagnée, si vous réussissez à traverser cette période avec succès. Il peut bien se livrer encore à d’autres sauts et embardées, mais, en général, aucun de ceux-ci n’atteignent les premiers en violence.

Si c’est possible, il faut éviter de donner une grande longueur de ligne ; c’est dangereux à cause de la résistance de l’eau et des méprises auxquelles des obstacles peuvent donner lieu, car, souvent, un poisson s’échappera avec à peine quelque tension sur la perche. Une ligne trop courte fait aussi courir des risques, et l’on ne doit enrouler trop de la ligne, faisant en sorte qu’il en reste une vingtaine de pieds à partir du bout de la perche.

Lorsque le poisson se trouve complètement épuisé, on enroule la ligne en la faisant aussi courte que nécessaire. Il ne faut pas se presser à tirer le poisson à soi et l’amener à portée de la gaffe, avant qu’il soit absolument rendu à bout, il s’est perdu comme cela grand nombre de magnifiques saumons. Il faut prendre son temps et ne pas oublier que du moment qu’un poisson commence à donner des signes de faiblesse, il est hors de combat après une minute ou deux de plus.

En faisant seul la pêche, souvent, j’ai amené des saumons à tel point d’épuisement que je n’avais qu’à