Chasse aux Oies Sauvages
PRÈS la chasse au gros gibier, il n’est pas, à mon
avis, de sport plus fascinant que la chasse aux
bernaches. Ces oiseaux sont très farouches et beaucoup
plus difficiles d’approche que plusieurs sortes de
plus gros gibier. L’incertitude qui caractérise ce
sport, incertitude devenue presque proverbiale, le
rend particulièrement intéressant.
Nous avons dans la province de Québec plusieurs rendez-vous bien connus de bernaches et dans la plupart d’entre eux, j’ai fait le coup de fusil. Il est à remarquer que les méthodes de cette chasse varient avec chaque localité. En outre d’un fusil de première qualité et de bonnes cartouches, il me paraît que la patience est encore plus essentielle au succès que toute autre chose. Je suis resté pendant des jours assis derrière un paravent ou des heures caché dans la brousse, sans avoir même la chance de faire un coup de feu, et, à la marée suivante ou le lendemain, j’en faisais tomber une quinzaine ou une vingtaine. Voici une liste des principaux endroits de refuge des bernaches, auxquels j’ai fait allusion plus haut : la Grande Romaine au Labrador, la baie Victor et Nickerson dans le groupe Betchouan, la Grande Péninsule, la baie des Sept-Iles, les Rochers aux Outardes, Rimouski, l’Île Verte et l’île-aux-Oies, la Batture aux loups-marins, en face de l’Islet, et Saint-Joachim, près de Québec.
Aux trois derniers endroits, on peut voir de grandes bandes de wavy ou oies sauvages, mais on n’en tue pas beaucoup, paraît-il ! Je ne suis jamais allé à Saint-Joachim. À la batture aux loups-marins et à l’île-aux-Oies, on chasse à l’abri de paravents ou de l’intérieur de fosses, où il faut rester des heures et