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Martes et autres petits Mammifères



QUELQUES trappeurs prétendent qu’il existe trois variétés de marte sur la Côte Nord du Saint-Laurent ; d’abord, la marte des pins que l’on trouve dans les sections boisées très denses, ensuite, la marte des rochers qui se rencontre dans les parties montagneuses et rocheuses, couvertes d’arbres rabougris, puis enfin la marte des marais qui habite les terres basses, les savanes, les terres où poussent de petites épinettes noires.

Je dois avancer que je n’ai jamais constaté de différences entre elles, excepté parfois dans la couleur de la fourrure. Celles que l’on prend dans les terrains bas, marécageux ont, règle générale, une couleur plus claire que les autres, toutefois je ne crois pas que cela soit suffisant pour en constituer une variété distincte. Quoiqu’il en puisse être, je laisse la question ouverte, attendu que, pour le présent, il importe peu qu’il en existe une au trois espèces, elles sont toutes trappées de la même façon.

Pour trapper la marte avec succès, il faut spécialement choisir son terrain, c’est-à-dire un bois épais, formé de gros arbres comme l’épinette blanche et le sapin. Ces bois se rencontrent généralement au fond et en lisière de coteaux au bord de larges cours d’eau ou près de grands lacs. On ne trouve pas d’autres animaux à fourrure de quelque conséquence dans ces localités.

Le terrain, une fois choisi, on marque un sentier à travers la forêt, et l’on tend une lignée d’attrapes, au nombre généralement de quinze par mille, jusqu’à ce que l’on ait tendu de quatre à cinq cents. C’est à peu près autant que deux hommes peuvent surveiller.