Page:Commanville - Souvenirs sur Gustave Flaubert, 1895.djvu/40

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vitres derrière lesquelles viennent se coller des figures maigres, la tête ceinte d’un linge blanc. Ces silhouettes hâves, aux yeux creux, dénotant la souffrance, ont quelque chose de profondément triste.

La chambre de Gustave était située du côté de la cour d’entrée, au deuxième étage. La vue s’étendait sur les jardins de l’hôpital, dominant le faîte des arbres ; sous leur verdure les malades, les jours de soleil, viennent s’asseoir sur les bancs de pierre ; de temps en temps l’aile blanche du grand bonnet d’une sœur traverse rapidement la cour, puis ce sont quelques rares visiteurs, les parents des malades ou les amis des internes, mais jamais rien de bruyant, rien d’inattendu.

Ce milieu mélancolique et sévère n’a pas dû être sans influence sur Gustave Flaubert. Il s’en est dégagé cette compassion exquise pour toutes les souffrances