Page:Commanville - Souvenirs sur Gustave Flaubert, 1895.djvu/50

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Seul l’atelier de Pradier le réchauffait un peu ; il y voyait tous les artistes de l’époque et à leur contact il sentit grandir ses instincts. Un jour il y rencontre Victor Hugo. Des femmes y viennent, c’est là qu’il voit pour la première fois Mme Louise Colet. Il fréquentait aussi souvent les jolies Anglaises de Trouville, le salon de l’éditeur Maurice Schlesinger et la maison hospitalière de l’ami de son père le docteur Jules Cloquet, qui un été l’entraîna dans les Pyrénées et en Corse. L’Éducation sentimentale a été composée avec des souvenirs de cette époque.

Mais, malgré l’amitié, malgré l’amour sans doute, l’ennui, un ennui sans bornes l’envahissait. Ce travail contraire à ses goûts lui devenait intolérable, sa santé s’en altéra sérieusement, il revint à Rouen.

La mort de mon grand-père et celle de ma mère mariée depuis peu de temps,