Page:Commanville - Souvenirs sur Gustave Flaubert, 1895.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

jardin s’étendant en longueur et deux sur le devant de la maison. On avait une jolie vue sur les gazons, les plates-bandes de fleurs et les arbres de la longue terrasse ; la Seine apparaissait encadrée dans les feuillages d’un tulipier splendide.

Les habitudes de la maison étaient subordonnées aux goûts de mon oncle, grand’mère n’ayant pour ainsi dire pas de vie personnelle : elle vivait de ce qui faisait le bonheur des siens. Sa tendresse s’alarmait au plus petit symptôme de souffrance qu’elle croyait découvrir en son fils et cherchait à l’envelopper d’une atmosphère toute calme. Le matin, défense de faire le moindre bruit ; vers 10 heures un violent coup de sonnette retentissait : on entrait dans la chambre de mon oncle, et seulement alors chacun semblait s’éveiller. Le domestique apportait les lettres et les journaux, déposait sur la table de