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Page:Commanville - Souvenirs sur Gustave Flaubert, 1895.djvu/59

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nuit un grand verre d’eau très fraîche et une pipe toute bourrée ; ouvrant ensuite les fenêtres, la lumière entrait à flots. Mon oncle saisissait les lettres, parcourait les adresses, mais rarement en décachetait une avant d’avoir tiré quelques bouffées de sa pipe, puis tout en lisant, il tapait à la cloison voisine pour appeler sa mère, qui accourait aussitôt s’asseoir près de son lit jusqu’à ce qu’il se levât.

Il faisait lentement sa toilette, s’interrompant parfois pour aller relire à sa table un passage qui le préoccupait. Bien que fort peu compliquée, sa mise ne manquait pas de soin et sa propreté touchait au raffinement.

À 11 heures il descendait au déjeuner où ma grand’mère, l’oncle Parain, l’institutrice et moi nous étions déjà réunis. Nous aimions tous infiniment l’oncle Parain. Il avait épousé la sœur de mon