Page:Commanville - Souvenirs sur Gustave Flaubert, 1895.djvu/64

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Nous allions rarement au Pavillon après le déjeuner. Fuyant le soleil du midi, nous montions à un endroit surnommé « le Mercure » à cause d’une statue de ce dieu qui jadis l’ornait. C’était une seconde avenue située au-dessus de la terrasse, et à laquelle conduisait un sentier charmant très ombragé ; de vieux ifs aux formes bizarres sortaient du rocher, montrant à nu leurs racines et leurs troncs déchiquetés ; ils semblaient suspendus ne tenant que par de minces radicelles aux parois éboulées de la côte. Tout en haut de l’allée, à une sorte de rond-point, un banc circulaire se cachait sous des marronniers. À travers leurs branches, on apercevait les eaux tranquilles et au-dessus de soi de larges plaques de ciel. De temps à autre un nuage rapidement évanoui. C’était la fumée d’un bateau à vapeur ; aussitôt apparaissaient entre les