Page:Commanville - Souvenirs sur Gustave Flaubert, 1895.djvu/73

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mené à son service comme valet de chambre un nommé Narcisse, le plus bizarre individu possible. Ce garçon avait été domestique chez mon grand-père ; sa drôlerie et son zèle décidèrent mon oncle à l’appeler près de lui. Narcisse, établi cultivateur, marié et père de six enfants, avait quitté avec le plus grand empressement femme et famille pour suivre le fils de son ancien maître pour lequel il avait un respect mêlé de fanatisme, mais joint à cela le plus grand oubli des distances. Un jour il était rentré complètement ivre, mon oncle l’aperçut assis ou plutôt tombé sur une chaise dans sa cuisine. Il l’aida à gagner sa chambre et à s’étendre sur son lit. Narcisse alors d’un air suppliant : « Ah Monsieur ! mettez le comble à vos bontés, retirez-moi mes bottes. » Et ce fut fait par le maître si indulgent.

Les amis s’amusaient des réflexions