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Page:Commanville - Souvenirs sur Gustave Flaubert, 1895.djvu/74

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de ce garçon et de ses réparties ; certains lui envoyaient leurs livres. On le trouvait assis dans le cabinet de travail ou devant la bibliothèque, un plumeau sous le bras, un livre dans la main ; il lisait à haute voix, imitant son maître. Mais ce lyrisme artistique joint à l’abus des petits verres détraqua complètement la cervelle du pauvre diable ; il fut obligé de retourner aux champs.

Pendant ces mois d’hiver, je regrettais les jours d’été, car le grand succès de Madame Bovary suivi d’un procès retentissant avait de suite donné à mon oncle une célébrité qui le faisait rechercher. Il sortait beaucoup, je le voyais moins.

L’appartement du boulevard du Temple se fleurissait à certains jours ; c’était un plaisir d’y donner des petits repas intimes ; je me souviens de ceux auxquels je prenais part et qui réunissaient autour