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Page:Commanville - Souvenirs sur Gustave Flaubert, 1895.djvu/84

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Seine. Les paysages qu’il a sous les yeux ne semblent pas le captiver ; c’est plus tard qu’il se les rappellera. Par exemple l’homme, son ineptie, ses conversations, l’intéressent avidement. « La bêtise », disait-il, « entre dans mes pores. » Et quand on lui reprochait de ne pas sortir davantage, de ne pas se délasser dans la campagne, « Mais la nature me mange ! s’écriait-il indigné ; si je reste étendu longtemps sur l’herbe, je crois sentir pousser des plantes sur mon corps, » et il ajoutait : « Vous ne savez pas le mal que tout dérangement me procure. »

Sur lui-même, il a, dans les événements les plus douloureux de sa vie, écrit ses sensations, cherchant, scrutant dans le fond de sa nature les recoins les plus voilés, les plus intimes. Un fait dans un journal, une historiette drôle sur des gens qu’il connaissait, des âneries dites