Page:Commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Chrit contrain-les d'entrer.djvu/135

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que ſe font les violences, ne changent point non plus d’état intérieur a l’égard de Dieu ; Leurs nouvelles penſées ſe terminent toutes à craindre les perſecuteurs, & à vouloir conſervrer les biens temporels qu’ils menacent d’oter. Ainſi ces contraintes ne font rien pour Dieu, car les actes intérieurs, qu’elles produiſent, ne ſe raportent point à lui, & pour ce qui eſt des extérieurs, il eſt notoire qu’ils ne peuvent être pour Dieu qu’entant qu’ils ſont acompagnez de ces diſpofitions intérieures de l’ame, qui ſont l’eſſence de la Religion, ce qui donne lieu de recueillir ainſi toute cette preuve.

La nature de la Réligion eſt d’être une certaine perſuaſion de l’ame par raport à Dieu, laquelle produiſe dans la volonté l’amour, le reſpect & la crainte que mérite cet être ſuprême, & dans les membres du corps les ſignes convenables à cette