Page:Compère Mathieu - Les Pantins des boulevards, ou bordels de Thalie, 1791.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
93
DES BOULEVARDS

nanette somery.

Ce que sait toute la race histrionne, que je suis une putain ; qu’ainsi était et est encore ma sœur aînée, quoiqu’elle soit mariée ; que ma mère était une vieille maquerelle, de l’espèce des bohémiennes ; que mon père était un gueusard, un ivrogne, que nous nous nourrissions avec du foutre, et que par-dessus tout cela je suis votre servante.

le compère mathieu.

Bien obligé ! Voilà une généalogie à laquelle il ne manque rien. Mais quelle idée avez-vous eue de vous mettre au théâtre ?

nanette somery.

Ah ! la voici : c’est qu’à la vérité le putanisme m’a fort déplu dans ma jeunesse ; d’ailleurs, je raisonnais juste, et je savais bien que je n’avais pas un visage à faire fortune dans cette profession ; et quoique