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LES PANTINS

ma mère m’ait souvent battue pour m’engager à faire des michés, ce n’était dans ce temps qu’avec la plus extrême répugnance que je me décidais à branler une pine.

le compère mathieu.

Il me paraît que vous êtes changée depuis ?

nanette somery.

Du tout au tout. Ce qui me choquait encore dans cet état, c’est que, faisant des pratiques et des quarts de soirées au compte de ma sœur, elle se réservait les plus fringants clients et m’abandonnait son rebut. J’enrageais quand il fallait que je branlasse les vieilles perruques qui ne bandaient pas ou très-faiblement, quelques petits-maîtres réduits au vit mollet, et qui payaient encore plus mal qu’ils ne foutaient ! Toutes ces considérations me donnèrent non-seulement de l’horreur pour le métier, mais encore