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CIV[1]

L’IRRIGATION DANS L’ASIE CENTRALE
ET LA MIGRATION DES PEUPLES


Par le professeur Dr Jenö DE CHOLNOKY (Kolozsvár)


Comment expliquer le singulier phénomène que dans l’intérieur de l’Asie les peuples ne peuvent subsister longtemps, et que si en quelque partie on constate une plus grande densité, des tendances centrifuges ne tardent pas à se développer ? C’est un ancien problème historique. Tantôt un peuple, tantôt, un autre se met en route, abandonne ses anciennes habitations et se presse vers les terrains plus proches de la mer, et cela non pour vivre une vie de marins ; il semble plutôt qu’ils recherchent un climat plus humide. Ce débordement de peuples dure depuis les temps les plus reculés, et que nous connaissons seulement par des restes archéologiques. Il n’y a pas que l’Europe qui ait souffert de ces orageuses migrations ; les Indes et l’Asie orientale en ont peut-être souffert encore davantage.

Les plus grands événements de l’histoire universelle se rattachent aux migrations des peuples. Des empires puissants ont été anéantis, de plus puissants ont été élevés par la suite de ces mouvements. De nouvelles cultures se sont développées sur les ruines de cultures anciennes ; de nouvelles idées ont triomphé des anciennes. Et il ne faut pas chercher la cause des grands événements dans la fantaisie des individus, ni dans le penchant particulier de quelque peuple, mais toujours dans la force des

  1. Voir tome Ier, pp. 273-466, le texte ou le résumé des Travaux scientifiques (nos I à XXI) présentés aux séances générales du Congrès, et, tome II, pp. 1-562, le texte ou le résumé de ceux (nos XXII à CIII) qui ont été présentés dans les huit premières sections.