Page:Compte rendu des travaux du Congrès international de géographie. tome 3, 1911.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
ix. — anthropologie et ethnographie

pluie et la neige sont suffisantes en cette saison, et qu’elles envoient des ruisseaux toujours abondants dans les plaines qui les entourent. Partout en Asie où il y a assez de précipités, cette précipitation est rigoureusement périodique.

Avec un climat pareil il est naturel que ces terrains de « steppes » ou de « puszta » ne soient pas du tout aussi propres à être habités que les contrées périphériques. Si pourtant l’homme veut s’y établir, il se verra forcé à une vie toute différente de celle qu’il a menée en Europe, par exemple.

Mais considérons un peu l’intérieur de l’Eurasie.

Parmi les terrains désertiques sans écoulement, nous distinguons trois grandes parties. La plus grande est celle qu’on nomme le bassin de Han-hai, qui comprend le Turkestan oriental, le désert de Gobi et les steppes mongoliques. La deuxième est formée par l’immense contrée montagneuse du Thibet, qui est un des terrains les plus inhabitables de la terre, et qui par cela même, ne nous intéresse pas dans cette question.

La troisième partie est la plus importante pour nous. C’est l’énorme plaine autour de la mer Caspienne, qui s’étend jusque dans l’intérieur de l’Europe, et qui, vers l’ouest, perd par degrés son caractère asiatique, pour conduire peu à peu aux terrains périphériques.

La quatrième contrée de cette nature est le bassin de la Perse ou le pays steppique d’Iran.

Ces quatre bassins sont presque sans écoulement, excepté le Thibet, dont une grande partie est, de nos jours, arrosée par les rivières se déversant dans la mer. Nous disons d’un terrain qu’il est sans écoulement, quand il n’envoie point d’eaux à la mer. Seuls, les terrains au climat sec peuvent être de cette nature, car si, par exemple, la pluie était suffisante dans le bassin du lac Caspien, la surface du lac s’élèverait tant, que l’eau s’écoulerait dans la mer par la plus basse brèche du bassin, à travers le pays bas de Manich. La sécheresse est aussi la cause de ce qu’il y a ici tant de lacs, dont la plupart contiennent de l’eau salée à cause du manque d’écoulement. Si la précipitation était plus abondante, les lacs se rempliraient d’eau jusqu’à débordement, puis les eaux qui s’y jettent rempliraient les