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ix. — anthropologie et ethnographie

rivières sont bordées de forêts-galeries comme nos forêts de saules et de chênes aux bords de la Tisza. C’est ainsi que se présente maintenant la grande plaine de Hongrie (Alföld). — 4o Les terrains boisés qui ont une précipitation de plus de 600 mm. Le sol en est généralement le produit d’une décomposition des roches très usées par la grande végétation.

Les limites ne peuvent être prises très sévèrement ; ce qui a le plus d’influence c’est la pluie, selon qu’elle apparaît périodiquement ou qu’elle se distribue également dans toutes les saisons de l’année. Et puis il suffit aux climats plus frais d’une moindre quantité de précipitation qu’aux tropiques.

Dans les déserts et dans la steppe on n’obtient une production sûre qu’à l’aide de l’irrigation ; dans les savanes on peut déjà se passer d’arrosage, mais la moisson est souvent menacée. Il y a aussi une considérable différence entre le désert et la steppe : une vie nomade est impossible dans le désert, tandis que la steppe est la scène par excellence de la vie nomade. Dans les savanes l’homme peut élever du bétail sur place, et n’est pas forcé à la vie nomade.

Beaucoup de livres d’école donnent cette classification erronée que les peuples chasseurs se trouvent au plus bas degré de la civilisation humaine, qu’alors viennent les nomades, puis les agriculteurs, et qu’enfin les industriels et les commerçants sont les peuples les plus civilisés. Comme si le Kirghis, croyant en un Dieu unique, lisant le coran, possédant de la poésie et de l’art développés, était moins civilisé que le Papoua de la Nouvelle-Guinée, qui s’occupe exclusivement d’agriculture. Il n’est pas juste de classifier le degré de civilisation des hommes d’après leur occupation. Il est sûr que là où les peuples mènent une vie nomade, il n’y aurait pas moyen d’en mener une autre ; l’agriculteur par exemple n’y pourrait pas vivre, même le bétail ne peut être élevé qu’en changeant continuellement de pâturage.

Dans les plaines de l’Asie centrale, il y a bien des parties désertiques, mais ce sont les steppes qui occupent le plus grand territoire. Ces terrains sans écoulement sont donc les terres classiques de la vie nomade.