Page:Compte rendu des travaux du Congrès international de géographie. tome 3, 1911.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CVIII

LE ZODIAQUE LUNAIRE ASIATIQUE ANTÉHISTORIQUE


Par Léopold de SAUSSURE (Genève)


Au delà des limites de l’histoire proprement dite, deux sortes de faits peuvent nous renseigner sur le passé de l’humanité. Les uns sont des objets matériels : instruments de silex ou de bronze, ossements, mégalithes, etc. Les autres sont d’ordre intellectuel : mœurs, rites : coutumes, langues, croyances, notions scientifiques, etc.

À ce point de vue, l’existence d’un même zodiaque lunaire chez différents peuples de l’Asie ressort du domaine de l’ethnographie comparée ; et c’est cette considération qui m’amène à traiter de ce sujet devant la IXe section du Congrès.

Dans la première moitié du XVIIIe siècle, les savants européens apprenaient par les missionnaires jésuites que, depuis un temps immémorial, les Chinois divisaient le contour du ciel en 28 parties (inégales) jalonnées par certaines étoiles. Un siècle plus tard : les travaux des indianistes révélaient que les Hindous, dès la période védique, avaient une division semblable. Le même zodiaque était signalé, également, chez les Arabes et les Persans.

La commune origine de cette institution est incontestable. L’identité en effet, ne repose pas seulement sur le nombre (28) des divisions, mais aussi, et surtout, sur la composition des groupes stellaires qui en marquent les limites.

En outre, ces 28 repères célestes ne sont pas des constellations susceptibles d’attirer l’attention par leur groupement naturel (comme nos constellations grecques) mais des astérismes