Aller au contenu

Page:Comptes-rendus des séances de l’année 1928.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
178
COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS

M. Watelin entretient l’Académie des fouilles qu’il a récemment dirigées à Kish.

MM. Alexandre Moret et Edmond Pottier présentent des observations.


M. Henri Pirenne donne lecture d’un mémoire sur le commerce du papyrus dans la Gaule mérovingienne[1].

MM. Théodore Reinach, Camille Jullian, Gustave Glotz, présentent des observations.




COMMUNICATION

Le commerce du papyrus dans la Gaule mérovingienne,
par M. henri pirenne, associé étranger de l’académie


Il est certain que l’on a écrit beaucoup plus à l’époque mérovingienne qu’à aucune autre époque subséquente avant le commencement du xiiie siècle. Cela s’explique sans doute par le caractère méditerranéen que conserve l’occident de l’Europe jusqu’au moment où l’expansion de l’Islam, en lui fermant la mer, interrompt ses relations avec l’Orient et y fait dépérir tout ce qu’il retenait encore de la civilisation dont l’Empire Romain l’avait empreint[2].

Un des symptômes les plus frappants de cette décadence est la disparition complète de tout enseignement destiné aux laïques. À partir de la période carolingienne il ne subsiste plus d’écoles que dans l’Église, et pour de longs siècles la lecture et l’écriture deviennent le monopole des clercs[3]. La substitution de la minuscule à la cursive, c’est-

  1. Voir ci-après.
  2. Cf. H. Pirenne, Mahomet et Charlemagne. Revue belge de philologie et d’histoire, t. I, 1922, p. 77 ; Un contraste économique. Mérovingiens et Carolingiens. Ibid., t. II, 1923, p. 223 ; Les villes du Moyen Âge, p. 24, et suiv. (Bruxelles, 1927).
  3. On n’a pas suffisamment remarqué la continuation, à l’époque mérovingienne, des écoles de grammaire, de rhétorique et de droit qui