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comptes rendus de l’académie des inscriptions

Il y a des années, dans le second volume de « L’Arquitectura Romanica a Catalunya[1] », j’ai pu définir ce style qui se trouve abondamment représenté dans les terres catalanes jusqu’à la frontière méridionale de 1076 que nous connaissons par le testament de Ramón Berenguer I ; quelques exemplaires apparaissent dans les Pyrénées, en Aragon, mais il n’y en a aucune trace en Espagne, où domine à cette époque, dans la partie chrétienne, un style fortement influencé par l’art musulman de Cordoue.

La limite occidentale de ce style primitif en France commence dans les Pyrénées, à l’extrémité de la frontière occidentale du Comminges, traverse le Languedoc, suit les limites du Plateau Central, les dépassant parfois vers le Nord, comme à Châtillon-sur-Seine, et arrive jusqu’aux Vosges et à la Meuse[2]. Des recherches postérieures m’ont permis de compléter la carte géographique générale de ce style, de déterminer ses limites et d’en tirer quelques conséquences qui me paraissent intéressantes pour l’étude d’une partie de la période pleine d’obscurité que nous appelons période carolingienne.

La limite méridionale du premier art roman en Italie est approximativement la frontière Nord de l’Italie méridionale une ligne sinueuse qui, partant de l’embouchure du Pescara dans l’Adriatique, va près de Terracina sur la mer Tyrrhénienne.

De l’autre côté de la mer, ce style s’étend sur la Dalmatie, qui reste isolée. Au Nord, la frontière est formée par la ligne qui part de la côte d’Istrie, traverse les plaines de la Vénétie et se prolonge entre la Carinthie et le Tyrol, d’où elle entre en Suisse, pour continuer au Nord des cantons des Grisons, du Tessin et de Berne jusqu’aux contreforts du Jura. Dans les régions limitrophes de l’Autriche,

  1. Barcelone, 1911.
  2. Le premier art roman, Paris, 1928.