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comptes rendus de l’académie des inscriptions

Banyoles à trois absides qu on reconstruit a pavimentum ex calce usque ad tegimen lapidibus dedolabis[1] en 957 ; celle de Ripoll à 5 absides, consacrée en 977, pulcram sublimam fabrica fornicibusque subactis[2]. Ces deux églises sont détruites, mais d’autres, couvertes de voûtes en berceau semicirculaires, sont conservées comme celle du monastère d’Amer, consacrée en 949, et celle de Sainte-Cécile de Montserrat, consacrée en 957, Saint-Martin de Canigou, commencée en 1001 et consacrée deux fois en 1010 et 1026. Des types analogues, à voûtes plus ou moins douteuses, se trouvent à l’extrémité orientale de la Provence et de la Savoie, où d’ailleurs la tradition de la voûte en berceau est demeurée très vivace durant tout le XIIe siècle : Valluise, Valdeblore, Saorge. Malheureusement en Provence, presque tout ce qui est antérieur au XIIe siècle a été détruit. Les églises catalanes qu’on vient de citer se sont conservées parce qu’elles étaient comme perdues dans la montagne.

Dans une troisième période, (fig.  3) les absides apparaissent ornées de niches, à Milan le grand centre liturgique, avec Saint-Vincent in Prato, SaInt-Ambroise. Agliate semble être le berceau de cette variante artistique qui s’étend dans les valléés alpines de la Suisse (Espics, Amfoldingen) et en Lombardie (S. Giovani di Campi à Pieve Torinese) et qui descend par la vallée de l’Arno (Santa-Maria de Fagna), La même forme se trouve dans la Savoie française (Aime) et arrive en Catalogne. Les dates sont, ici, déjà plus précises Saint-Ambroise de Milan (824-859), Saint-Vincent in Prato (830), Saint-Pierre d’Agliate (868-881), Aime (1020). La propagation est lente : en arrivant aux Pyrénées la construction des voûtes en berceau accuse un progrès : les arcs doubleaux. On en trouve un exemple

  1. Marea hispanica ap. XCIII.
  2. id., ap. CXXIII.