Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

RAPPORTS.
Rapport sur un mémoire de M. Juncker, ingénieur au Corps Royal des Mines, concernant les machines à colonne d’eau de la mine de Huelgoat, concession de Poullaouen (Finistère).
(Commissaires, MM. Navier, Poncelet, Arago rapporteur.)

« La mine de Huelgoat, partie de la concession de Poullaouen, renferme des sources excessivement abondantes. Leur eau est vitriolique ; le gîte du minerai se trouve disposé de manière à rendre les opérations d’épuisement très compliquées. Heureusement le pays est sillonné en tous sens par des vallons où coulent des ruisseaux qui, à l’aide de canaux de dérivation, ont pu être conduits jusqu’au coteau dans lequel s’enfonce le filon métallique. Il a donc été possible de créer sur ce point de grandes chutes d’eau et même d’en augmenter beaucoup la hauteur utile, par le percement de longues galeries d’écoulement, partant du centre des travaux et débouchant dans la vallée voisine. Comme de raison, la force motrice qu’on s’est procurée ainsi, varie avec les saisons. Sa valeur moyenne est, par minute, de 23 mètres cubes d’eau tombant de 66 mètres, ce qui équivaut à environ 1520 mètres tombant d’un mètre.

» Cette puissance motrice, dans l’ancien système d’épuisement de Huelgoat, mettait en jeu des roues hydrauliques échelonnées les unes au-dessus des autres sur le flanc de la montagne où la mine est située ; les roues, à leur tour, transmettaient le mouvement à trois machines à tirans. Ces machines, malgré leur belle exécution, ne donnaient que les vingt centièmes de la force motrice, et leur entretien annuel ne coûtait pas moins de 40000 francs. Ajoutons qu’en 1816, après une dépense de plus de 120000 francs, les trois machines réunies ne suffisaient plus à l’épuisement des sources. Les eaux envahissaient graduellement les travaux, et l’on pouvait calculer l’époque où ce bel établissement serait inévitablement abandonné.

» M. Juncker, auteur du mémoire dont nous rendons compte à l’Académie, fortifié de l’approbation de M. Baillet, inspecteur-général des mines, n’hésita pas à proposer à la compagnie de Poullaouen de renoncer entièrement aux impuissans moyens mécaniques dont elle faisait usage, et de les remplacer par des machines à colonne d’eau. Après quelques hésita-