Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/196

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M. Thénard fait remarquer que M. Thilorier n’avait pas encore imaginé, au moment de la visite des commissaires de l’Académie, que la substance blanchâtre obtenue par lui fût de l’acide carbonique solide. Ce fait, dit-il, a été reconnu et constaté par la commission : c’est elle qui a soumis l’acide à la plupart des expériences citées par l’auteur.

Botanique.Plante peu connue de Madagascar.

En présentant cette plante, M. Benjamin Delessert a lu la note que nous allons transcrire.

« J’ai l’honneur de présenter à l’Académie des Sciences des échantillons d’une plante peu connue et remarquable, qui m’a été envoyée de Madagascar par M. Goudot. Ce jeune voyageur a déjà été deux fois dans ce pays dont le climat est si funeste aux Européens. Son ardeur pour l’histoire naturelle l’a engagé à y retourner, et il est probable qu’étant acclimaté, et avec les moyens qu’il a actuellement à sa disposition, il découvrira des objets nouveaux et dignes d’intérêt.

» La plante qui est sous les yeux de l’Académie a été découverte par M. Dupetit-Thouars, et décrite par lui sous le nom d’Ouvirandra. Depuis lors, M. Persoon l’a appelée Hydrogeton fenestralis, nom qui appartenait déjà à une autre plante décrite par Loureiro. Pour éviter toute confusion, il est convenable de lui rendre son nom primitif d’Ouvirandra. M. Dupetit-Thouars n’en avait rapporté que des fragmens ; elle n’est figurée nulle part : mais M. Mirbel, dans les planches de ses Élémens de Botanique, a donné le dessin d’une feuille.

» Cette plante est singulière par la configuration extraordinaire de ses feuilles, qui étant dénuées de parenchyme, laissent à découvert un réseau admirable par sa parfaite régularité, et qui imite à s’y méprendre les mailles d’une dentelle noire.

» Cette plante se trouve dans la baie de Diego Suarez, à Madagascar, que le capitaine Owen, dans son dernier voyage, regarde comme une des plus belles du monde. Elle croît dans l’eau, et ses feuilles à jour, portées par de longs pétioles, flottent à sa surface. Elle fait partie de la famille des nayades, et est voisine des Aponogetons et des Hydrostachys, dont M. Bernier, qui a aussi été à Madagascar, a rapporté plusieurs espèces.

» Il est à désirer que l’Ouvirandra fenestralis puisse être introduite dans nos serres, non-seulement à cause de la singularité de ses feuilles à jour, mais aussi parce que ses racines sont bonnes à manger. »