Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/258

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connaître ; le résultat fut exactement le même. « Je me serais bien gardé, ajoute M. Arago en terminant sa communication verbale, de ne pas me prévaloir des témoignages que je viens de citer et qui, je l’espère, contribueront à faire adopter cette conséquence de mon observation : les comètes, ainsi que les planètes, empruntent leur lumière au soleil. »

Géologie.Note de M. Link, sur les traces de pattes d’animaux inconnus trouvées près de Hildburghausen en Saxe.

« Le plateau de Hildburghausen, situé au pied des montagnes de Thuringe, (Thuringerwald) est formé par le grès bigarré, qui s’élève quelquefois en petites collines. On se sert de ce grès pour construire des bâtimens, et c’est dans une carrière exploitée à cet effet, qu’un maître maçon, nommé Winzer, a remarqué le premier il y a un an, ces traces qui lui paraissaient extraordinaires. Il en donna notice à M. Sickler qui en publia une description avec figures dans une lettre à M. Blumenbach. Cette lettre parut au mois de janvier de cette année, par conséquent peu de temps après la découverte. Depuis lors, on a trouvé ces traces dans quatre carrières éloignées l’une de l’autre d’à peu près une lieue, la dernière près de la ville de Hildburghausen. Nous avons visité, M. Weiss de Berlin et moi, trois de ces carrières, dans le mois d’août de cette année, et nous avons vu toutes les pierres à traces de pattes qu’on en avait tirées, chez M. Winzer et à Hildburghausen. Voici la manière dont ces traces se trouvent.

» Immédiatement sous la surface du sol on voit des couches alternantes de grès et d’argile, ayant ensemble environ 10 pieds d’épaisseur. Après avoir enlevé ces couches, qui ne fournissent point de grès bon pour la bâtisse, on parvient à une couche d’un grès, plus dur, dont la puissance ne surpasse pas un pied (18 centimètres) et qui repose sur une couche d’argile d’une épaisseur très variable. D’abord on ne voit rien d’extraordinaire sur cette couche, sinon qu’elle a très peu de crevasses et qu’elle paraît être d’une seule pièce. Il faut en faire arracher des morceaux, et les renverser pour découvrir les traces. Elles sont toujours du côté inférieur de la couche, mais dans une grande abondance. Nous en avons fait arracher deux morceaux pris au hasard, et nous avons trouvé sous tous les deux des traces bien distinctes. Ce ne sont pas des empreintes, ce sont plutôt des noyaux (nucleus), car elles sont saillantes sur la surface de la pierre d’une quantité qui va d’un pouce à 3 pouces (de 2 à 9 centimètres).