Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/260

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à des concrétions, à des lusus naturœ, etc., qui pourraient en avoir imposé aux naturalistes. Des doigts souvent très bien caractérisés par les phalanges ; la patte de devant toujours plus petite que la patte de derrière ; les pouces éloignés des autres doigts, tantôt dirigés d’un côté, tantôt de l’autre, d’après une règle constante ; et tout cela de la même manière dans quatre carrières assez distantes l’une de l’autre ; comment serait-il possible que ces empreintes fussent produites par le hasard ?

» Mais il y a d’autres empreintes dans la même pierre, qui sont plus douteuses. On y voit souvent un réseau à larges mailles quadrangulaires, à filets arrondis dont la saillie au-dessus de la surface de la pierre est d’environ de 1 à 2 centimètres ( pouce). Les naturalistes les ont regardés comme des crevasses qui ont été remplies de sable, de la même manière que les traces de pattes. Cependant, la régularité des mailles, les filets du réseau presque droits, l’épaisseur à peu près constante de ces filets, ne conviennent pas à l’idée de fentes ou de crevasses. On peut les comparer aux racines, ou plutôt aux rhizomes, telles que les rhizomes d’Acorus Calamus, qui rampent à la surface des marais, et qui, pourries et détruites, laisseraient des empreintes ensuite remplies de grès. On m’a fait l’objection que ces rhizomes ne présentent pas de véritables anastomoses, comme le fait ce réseau. Cela est bien vrai ; mais j’ai vu l’autre jour, dans le Musée d’Histoire naturelle, galerie de Botanique, ici à Paris, la racine d’un if (Taxus), dont les branches sont greffées naturellement l’une dans l’autre, de manière qu’elles forment les mailles d’un réseau. Ce qui est arrivé ici par hasard, ne pourrait-il pas avoir existé en règle générale pour quelques végétaux du monde primitif ? »

Histoire naturelle.Lettre de M. Paul Gervais sur les éponges d’eau douce.

« J’ai l’honneur de soumettre à l’Académie le résumé sommaire de quelques observations que je viens de faire sur les spongilles ou éponges d’eau douce. Plusieurs d’entre elles n’étant que de simples confirmations de faits déjà énoncés, j’ai eu soin d’indiquer les auteurs auxquels on en doit la première connaissance ; les autres m’ont paru inédites ; de même que les premières, celles-ci font partie d’un travail plus étendu, que je soumettrai au jugement de l’Académie, dès que de nouvelles recherches l’auront rendu moins incomplet.

» La nature des spongilles ou éponges d’eau douce, est encore aujour-