Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/317

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des, un courant plus faible que celui qui est produit par la formation de l’oxide ou du sel d’oxide ; aussi jouent-ils dans un acide par rapport au platine, le rôle de l’élément positif. Quand le sulfure est décomposé sans qu’il y ait formation d’un oxide, alors il joue le rôle de l’élément négatif, le courant unique qui a lieu dans ce cas étant dirigé dans le sens de celui qui accompagne toute décomposition.

» Je cherche, dans ce moment, à réunir un aussi grand nombre que je le pourrai de résultats analogues à ceux que je viens de transcrire, en employant des produits et des réactifs chimiques aussi purs que possible. Toutes les expériences que j’ai faites jusqu’ici, et qui sont déjà passablement nombreuses, s’accordent avec le principe que j’ai énoncé ; elles m’ont de plus montré l’existence d’actions chimiques dans des cas où l’on ne soupçonnerait pas d’avance qu’elles dussent exister. Le galvanomètre me paraît donc devoir devenir un instrument précieux pour les chimistes, non-seulement comme indicateur excessivement sensible de toute action chimique, mais de plus comme pouvant donner le degré spécifique d’affinité qui unit les divers atomes chimiques, avec une exactitude parfaite.

» Cette liaison intime qui existe entre la force que nous nommons affinité chimique et celle que nous appelons électricité, me paraît propre à démontrer de plus en plus que ces deux forces ne sont que deux formes différentes sous lesquelles se manifeste une seule et même force qui réside très probablement dans la propriété que possède chaque atome de la matière de déterminer certaines vibrations dans l’éther. Mais quelles que soient les conjectures qu’on puisse faire sur la nature de ces forces, il est impossible de se refuser à reconnaître leur presque-identité, surtout lorsqu’on voit le courant qui, en traversant un corps, le décompose, pouvoir être développé dans la même direction par une décomposition analogue à celle qu’il a lui-même déterminée, mais produite par un autre moyen. Il y a dans tous ces phénomènes un enchaînement de causes et d’effets qu’on ne peut expliquer qu’en les ramenant à une cause unique dont les effets se manifestent sous des formes différentes suivant les conditions dans lesquelles ils sont produits.

» Je ne terminerai pas sans remarquer que le principe que j’ai énoncé, ne doit pas être confondu avec la loi trouvée par MM. Faraday et Matteuci, savoir que l’oxidation d’une quantité chimiquement équivalente de différens métaux, produit la même quantité totale d’électricité ou du moins les mêmes effets électro-chimiques. Quand il y a oxidation de quantités équivalentes de différens métaux, il y a combinaison d’un même