Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/318

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nombre d’atomes chimiques et par conséquent production d’un même nombre de courans ; mais ces courans égaux en nombre sont loin d’être égaux en intensité ; il n’est aucun physicien qui ne sache que l’oxidation d’un atome de zinc produit un courant plus fort que celle d’un atome de cuivre. Mais il paraîtrait que lorsqu’il s’agit de décompositions chimiques, c’est le nombre et non pas l’intensité individuelle des courans qui détermine l’énergie de l’effet ; de sorte que pourvu que ce nombre soit le même, l’effet reste constant quelle que soit l’intensité. Cependant il est des cas, même dans les effets électro-chimiques, où cette intensité a une influence, indépendamment du nombre, en ce sens qu’aucun effet ne peut avoir lieu si les courans individuels n’ont pas une certaine intensité qui dépend de la nature des élémens dont la combinaison s’opère. C’est ce qui résulte d’un grand nombre d’expériences de MM. Becquerel et Faraday.

» Ainsi, dans le développement de l’électricité par les actions chimiques, il faut distinguer le nombre des courans produits, de l’intensité, ou pour m’exprimer d’une manière plus générale, du caractère individuel de chacun. Le nombre dépend, dans un temps donné, de la quantité de matière soumise à l’action chimique, de la rapidité, soit vivacité de cette action ; on peut, comme je l’ai dit, le regarder comme proportionnel au nombre des atomes chimiques combinés. L’intensité ou le caractère individuel de chaque courant dépend de la nature relative des atomes combinés ou séparés. Quelle est dans la production d’un effet, la part relative du nombre et de l’intensité des courans ? C’est ce que l’on ne peut encore dire de manière bien exacte ; des expériences précises et nombreuses peuvent seules résoudre cette question. Seulement il paraîtrait qu’il est possible, entre certaines limites, de compenser au moyen d’une augmentation dans leur nombre, une diminution dans l’intensité des courans ; ainsi, par exemple, quoique l’intensité du courant qui résulte de l’oxidation du cuivre, soit moindre que celle qui résulte de l’oxidation du plomb, on peut, en augmentant considérablement le nombre des atomes de cuivre qui se combinent dans un temps donné et par conséquent le nombre des courans produits, avoir un courant total plus fort que celui qui résulte de l’oxidation, dans le même temps, d’une moins grande quantité de plomb. C’est ce qui résulte de l’expérience que j’ai faite il y a déjà plusieurs années et dans laquelle le plomb est négatif par rapport au cuivre dans l’acide nitrique concentré, tandis qu’il est positif dans ce même acide très étendu. Mais si au lieu de plomb on prend du zinc, le même effet n’a plus lieu ; quelque nombreux qu’ils soient,