Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/339

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lium, et qu’une substance animale molle et sans fibres peut s’étendre et se prolonger en filamens libres par une sorte d’afflux, en vertu d’une force inhérente.

» Cette singulière organisation, qui paraît incompatible avec la structure si régulière du test des milioles, des cristellaires, des vorticiales, ou même avec la coque membraneuse des gromia, se trouve tout-à-fait la même dans ces différens types, et la masse charnue ou glutineuse de l’intérieur ne se répand au dehors qu’après la mort.

» Je désirerais donc qu’il me fût permis de mettre, le plus tôt possible, ces animaux vivans sous les yeux de l’Académie ou de la commission qu’elle aurait désignée.

» Je profiterai de cette occasion pour annoncer à l’Académie le principal résultat de mes recherches sur les infusoires, que j’aurai prochainement l’honneur de lui exposer avec détail.

» En examinant les douves placées encore vivantes entre deux lames de verre, j’ai vu sortir comme par expression sur tout le contour, mais principalement à la partie antérieure, des globules de glu animale de à millimètre, insolubles dans l’eau, coagulés subitement par l’acide nitrique, se comportant avec les alcalis tout autrement que l’albumine ou le mucus, susceptibles de s’attacher aux aiguilles, se laissant étirer, et se contractant de nouveau en globules ou en lentilles que l’on distingue toujours des gouttelettes d’huile, parce qu’ils réfractent beaucoup moins la lumière.

» Cette glu animale, qui devra être sans doute désignée par un nom spécial, présente un phénomène tout-à-fait inattendu : il s’y forme spontanément des vacuoles sphériques plus ou moins nombreuses, occupées par l’eau, qui s’agrandissent en l’espace de six à douze heures jusqu’à ne plus laisser du globule qu’une sorte de cage ou de réseau, et définitivement un résidu irrégulièrement granuleux.

» Je l’ai retrouvée avec les mêmes particularités dans d’autres entozoaires, dans les lombrics, les naïs, les flustres, les larves de tipulés, etc., et surtout dans les infusoires proprement dits, tels que les paramœcies, les leucophres, les enchelis, etc., à travers les tégumens desquels elle sort aussi par expression, lorsque l’animal meurt ou lorsqu’on le comprime entre des lames de verre.

» En observant ces vacuoles, on reconnaît que la lumière est réfractée bien plus en dehors que dans la vacuole même où il ne se trouve que de l’eau, et si l’on compare cette apparence des vacuoles avec celle des pré-