Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/369

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Chili. Sous le climat de Paris, nous lui faisons passer l’hiver en serre tempérée, et nous ne le multiplions que bien difficilement par bouture. Ce bel arbre donne, dans son pays natal, une grosse amande nutritive très savoureuse. Il supporterait indubitablement le climat de nos côtes méditerranéennes, et, à plus forte raison, le climat de la Corse et celui d’Alger. Mais les graines manquent à nos cultivateurs. Il faudrait nous trouver des correspondans zélés qui saisiraient toutes les occasions favorables pour nous en envoyer.

» La ville de Lima possède, sans noms scientifiques d’espèces et sans classification, un grand herbier du Pérou, dans lequel, d’après des renseignemens que nous avons de justes motifs de croire certains, il sera permis de prendre les doubles échantillons, à la charge de numéroter toutes les espèces, et d’en envoyer les noms au retour de l’expédition. Nous pouvons donc à la fois enrichir nos herbiers et propager la science au loin, parmi des hommes qui ne la dédaignent pas, comme il paraît, par le prix qu’ils mettent à leur concession.

» Si les instructions que recevra M. le commandant de la Bonite, ne s’opposent pas à ce qu’il relâche à l’entrée du golfe de la Californie, nous devons espérer une riche récolte au profit de la botanique et de la culture. Les deux côtes occidentale et orientale du golfe n’ont été encore visitées par aucun naturaliste ; et, si nous préjugeons leur température et leur végétation d’après ce qui a été observé dans certaines localités situées plus au nord, sous des longitudes peu différentes, nous penserons qu’elles doivent offrir un grand nombre de types nouveaux, dont beaucoup, tôt ou tard, se naturaliseront dans l’Europe australe et sur les côtes de l’Afrique.

» Un important travail de géographie botanique a été entrepris à deux époques très rapprochées l’une de l’autre, sur les montagnes des îles Sandwich, par deux habiles naturalistes, MM. Chamisso et Gaudichaud. Le peu de temps qui fut alors accordé aux recherches scientifiques n’a pas permis de les terminer. Il est à souhaiter que cette fois elles soient conduites à fin. Elles approcheront bien près de la perfection, si, en même temps que le naturaliste signale les diverses zones végétales, le géomètre physicien détermine la hauteur où elles commencent et celle où elles finissent.

» Des Sandwich la Bonite fera voile pour Luçon. Les Marianes sont sur la route. On n’a pas oublié qu’elles furent visitées en 1819 par la frégate l’Uranie sous les ordres de M. de Freycinet ; que pendant la relâche, les