Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/408

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mène se présentera à eux, à découvrir s’il s’y engendre des éclairs et du tonnerre.

Dépressions de l’horizon.

La ligne bleue, assez bien définie, séparation apparente du ciel et de la mer, à laquelle les marins rapportent la position des astres, n’est pas dans l’horizon mathématique ; mais la quantité dont elle se trouve en-dessous, et qu’on appelle la dépression, peut être exactement calculée, puisqu’elle dépend seulement de la hauteur de l’œil de l’observateur au-dessus des eaux et des dimensions de la terre. Il n’est malheureusement pas aussi facile d’apprécier les effets des réfractions atmosphériques. Il faut même dire que dans le calcul des tables de dépression généralement employées, on n’a tenu compte que de la réfraction moyenne relative à un certain état du thermomètre et du baromètre. Des officiers très habiles, le capitaine Basil Hall, le capitaine Parry, le capitaine Gauttier, ont déterminé, par l’observation, les erreurs auxquelles le navigateur est exposé quand il se conforme à la règle commune. Il leur a suffi de mesurer, les uns avec le deep sector de Wollaston, les autres avec les instrumens ordinaires armés d’un miroir additionnel, et cela dans les circonstances atmosphériques les plus variées, la distance angulaire d’un point de l’horizon au point diamétralement opposé. En admettant, comme il est presque toujours permis de le faire, que l’état de l’air et celui de la mer soient les mêmes tout autour de l’observateur, la différence de la distance mesurée à 180°, est évidemment le double de la dépression réelle de l’horizon. La moitié de cette différence comparée à la dépression des tables, donne donc l’erreur possible de toute observation angulaire de hauteur faite en mer.

Dans les régions boréales, les erreurs positives et négatives, observées par le capitaine Parry, ont été toutes comprises entre +59″ et −33″. Dans les mers de la Chine et des Indes orientales, le capitaine Hall trouva des écarts plus grands : de +1′.2″ à −2′.58″. Le capitaine Gauttier, enfin, dans la Méditerranée et la mer Noire, alla plus loin encore : de +3′.35″ à −1′.49″. Si l’on se rappelle que la variation d’une seule minute en latitude, correspond sur le globe à un déplacement de 2000 mètres environ, chacun reconnaîtra combien la recherche dont nous venons de rendre compte était digne d’attention.

En discutant avec soin toutes les observations de MM. Gauttier, Hall