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RAPPORTS.
Rapport sur un lit de mine inventé par M. Valat, docteur-médecin.
(Commissaires, MM. Cordier, Breschet, Séguier.)

Nous insérons ici en totalité le rapport de M. Cordier, dans l’espérance que les propriétaires de mines s’empresseront, par humanité, d’adopter les moyens de sauvetage qui s’y trouvent décrits et appréciés.

« L’Académie, dans sa séance du 13 juillet dernier, nous a chargés, MM. Séguier, Breschet et moi, de lui rendre compte d’un modèle de lit de mine, ou appareil de sauvetage, pour les ouvriers mineurs blessés ou asphyxiés, qui lui a été présenté par M. Valat, docteur-médecin, qui a été successivement employé en cette qualité dans plusieurs exploitations importantes.

» M. Valat, dans le mémoire qui accompagne son modèle, expose en détail l’imperfection des moyens qui sont communément employés dans l’intérieur des mines pour transporter, jusqu’aux puits de service, les ouvriers blessés ou asphyxiés, et surtout pour les élever au jour à partir du fond de ces puits.

» Ces moyens, en effet, n’ont rien de fixe ; dans chaque exploitation, on a coutume de les improviser suivant les ressources dont on peut disposer au moment des accidens, et souvent ces ressources sont si incomplètes qu’il résulte de leur emploi, non-seulement des douleurs intolérables pour les malheureux mineurs qui ont des membres fracturés, mais encore une aggravation des fractures et de nouvelles lésions dans les parties musculaires qui en sont voisines. Par exemple, lorsque les accidens ont eu lieu au fond des galeries souterraines, tantôt on manque de moyens pour composer un brancard convenable, ou bien les conduits sont tellement sinueux, tellement étroits, ou tellement encombrés, qu’on ne peut se servir de brancard ordinaire, et dans les deux cas, il faut que les blessés soient portés à bras d’hommes ; tantôt la distance à parcourir est très grande, et l’on est obligé de faire usage des chariots ou des traînaux qui servent aux roulages des matières : or cette circulation souterraine est un vrai supplice pour le blessé, à cause des cahots continuels et à raison de la forme et des trop petites dimensions des traînaux et des chariots. Mais ces inconvéniens ne sont rien, pour ainsi dire, en comparaison de ce que