Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/43

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les blessés ont ensuite à souffrir, tant pour être établis sur la tonne ou dans la tonne qui doit les élever au jour, que pour supporter, dans la position la plus pénible, les premières secousses de l’enlèvement de la tonne, les angoisses occasionnées par la durée de la remonte et les nouveaux tiraillemens qu’il faut subir, à l’arrivée au jour, pour passer de la tonne sur le brancard qui doit opérer le transport à domicile. Les camarades des blessés, les employés supérieurs des exploitations, sont sans contredit très ingénieux et très empressés à diminuer ces inconvéniens fâcheux, mais leurs efforts quelquefois admirables, et leur touchante sollicitude, sont souvent bien impuissans. » C’est donc avec raison que M. Valat s’est proposé le problème qu’il énonce en ces termes :

« Un mineur étant blessé ou asphyxié dans une galerie ou dans un puits, quelque étroits qu’on les pratique, trouver une méthode, un procédé pour l’enlever et le transporter sur-le-champ, du lieu souterrain de son accident, jusque chez lui, dans son lit, sans danger, ni douleurs, ni autres inconvéniens, et sans le déranger non plus, dès qu’il aura été pansé et placé dans la machine de transport. »

L’appareil que M. Valat a imaginé dans ce but, consiste en une caisse en forme de cercueil, avec cette différence qu’elle est pentagonale et légèrement infléchie dans le sens de sa longueur ; son couvercle est mobile : elle contient un matelas traversé par une petite sellette et en outre des sangles qui sont convenablement placées pour soutenir le blessé lorsque la caisse doit remonter au jour, et prendre à cet effet une position presque verticale. La caisse reçoit aisément cette position au moyen de chaînons en forme d’anses qui se trouvent fixés à l’une de ses extrémités. Cette même extrémité sert de plate-forme pour le mineur qui doit présider à la remonte. Le déploiement de quatre bras à charnières change la caisse en brancard, lorsqu’on doit s’en servir horizontalement. L’appareil présente en outre plusieurs dispositions de détail bien entendues qui le complètent d’une manière satisfaisante. Les membres de l’Académie pourront aisément s’en convaincre en examinant le modèle qui passe en ce moment sous leurs yeux ; modèle qui a d’ailleurs été décrit avec le plus grand soin dans le mémoire de M. Valat.

L’essai en grand de cet appareil a eu lieu aux mines de houille de Blanzy, département de Saône-et-Loire, le 9 mai dernier, en présence des employés supérieurs de l’établissement. Ainsi qu’on devait s’y attendre, cet essai, dont le procès-verbal est joint au mémoire de l’auteur, a été satisfaisant.