Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/425

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Mais on conçoit que la carte générale doit être la première base des autres ; on peut la comparer à une grande triangulation à laquelle doivent se rattacher ensuite dans chaque canton tous les plans cadastraux. Et de même que, pour des cartes géographiques ordinaires, on confie la triangulation à des ingénieurs ou des géomètres très exercés aux grands travaux géodésiques, opérant avec les instrumens de précision les plus rigoureux ; de même, pour une carte géologique générale d’un pays très étendu, comme la France, il paraît plus convenable de la faire exécuter par un petit nombre de géologues de profession, ayant déjà beaucoup observé, se maintenant parfaitement au courant de tous les progrès de la science, et par conséquent présumés capables de bien caractériser les terrains qu’ils rencontrent dans leurs explorations. On sait d’ailleurs que cette détermination de la véritable nature géologique d’un terrain exige le plus souvent un champ d’observation très étendu et qu’elle est souvent impossible par des recherches circonscrites dans une seule contrée. On se souvient que la grande et longue discussion géologique sur la véritable origine des basaltes de l’Allemagne, n’a été terminée il y a trente ans que lorsqu’on est venu chercher la solution de la question en Auvergne et en Vivarais.

» Ce sont les principes qui viennent d’être exposés qui ont été la base principale du plan d’exécution des cartes géologiques de la France. Ainsi on a admis qu’il fallait deux sortes de cartes ; d’abord une carte géologique générale, d’une échelle moyenne, assez grande pour pouvoir y distinguer avec une netteté suffisante les différentes espèces de terrains et même leurs grandes subdivisions, et néanmoins assez petite pour que ses différentes feuilles puissent être assemblées en une seule d’une dimension convenable ; et ensuite des cartes de détail ou plutôt des cartes géologiques topographiques de départemens, sur une échelle beaucoup plus grande que la première.

» C’est la carte géologique générale dont l’administration des mines a ordonné d’abord l’exécution, remettant après son achèvement, à faire travailler aux cartes de détails, c’est-à-dire aux cartes géologiques de départemens. »

Ce travail a été confié à trois personnes, savoir : M. Brochant de Villiers, pour diriger l’entreprise, et, deux ingénieurs, MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, pour faire des voyages, chacun dans une partie de la France qui lui a été assignée, ceux-ci devant revenir chaque hiver à Paris pour se communiquer leurs observations et en conférer avec M. Brochant de Villiers.