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En 1823, ils firent tous trois un voyage préparatoire en Angleterre, afin d’y visiter les divers points classiques, d’après lesquels des géologues anglais avaient tout récemment perfectionné l’étude des terrains secondaires. Ils eurent ainsi l’avantage de s’habituer à observer ensemble et de recueillir les mêmes termes de comparaison.

Grâce à l’obligeante bienveillance des savans anglais, ce voyage, qui dura cinq à six mois, a eu tout le succès désirable. MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont se sont aussi occupés de recueillir de nombreux documens, sur les mines et les usines de l’Angleterre, qu’ils ont publiés successivement en plusieurs mémoires qui réunis forment un volume in-octavo.

C’est en 1825 que les voyages pour la carte géologique ont commencé ; et ils ont continué sans interruption depuis cette époque. M. Élie de Beaumont a été chargé de visiter la partie orientale de la France, et M. Dufrénoy la partie occidentale. La séparation entre ces deux divisions a été une ligne tirée de Honfleur sur Alençon, de là en tournant au sud-est vers Avallon et Châlons-sur-Saône, puis, suivant le cours de la Saône et du Rhône jusqu’à la Méditerranée. Cette séparation a été fondée uniquement sur des considérations géologiques.

« Au reste chacun des deux voyageurs a été autorisé à étendre ses observations jusque dans l’autre division, afin d’y suivre, au moins jusqu’à une certaine distance, les prolongemens des terrains qu’ils avaient à explorer. Bien plus, on leur a imposé l’obligation de visiter les pays étrangers limitrophes de leur division, non-seulement dans un but analogue, mais en outre, afin de pouvoir tracer sur la carte, au moins avec une exactitude suffisante, la nature géologique des portions de ces pays étrangers qui sont comprises dans son cadre.......... Il y a eu trois campagnes où chacun d’eux a été accompagné d’un ingénieur ou d’un aspirant (MM. de Billy et Fénéon). Dans chaque département où se trouvait un ingénieur des mines stationné, ils ont pris soin de recueillir de lui tous les renseignemens géologiques que ses tournées d’inspection avaient pu lui procurer.

» À la fin de 1829, c’est-à-dire après cinq campagnes, déjà toute la France avait été explorée par eux, sauf des lacunes isolées, encore en assez grand nombre. Mais en comparant entre elles toutes les observations recueillies, il se présentait des doutes et des difficultés à résoudre. Des résultats obtenus par l’un des voyageurs paraissaient ne concorder qu’imparfaitement avec ceux obtenus par l’autre. On reconnut alors qu’il était utile dans les années suivantes, que, tout en continuant