Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/430

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L’auteur présente une carte, quatre vues et un modèle en relief de l’Etna, construits en partie d’après ses propres relèvemens. On trouvera, dit-il, que la carte, les vues et surtout le modèle en relief répondent bien peu à l’image poétique que Pindare nous a laissée de l’Etna, la colonne du ciel. L’auteur s’applique, dans ce mémoire, à rendre raison de cette circonstance.

« Les grandes éruptions de l’Etna, ajoute-t-il, commencent par des secousses de tremblemens, par lesquelles la montagne se fend suivant des plans méridiens. Les parois des fentes s’écartent d’une quantité plus ou moins grande, qui s’élève quelquefois à plusieurs mètres. La lave qui bouillonne dans la cheminée centrale finit presque toujours par s’y frayer un passage par lequel elle s’écoule latéralement sur les flancs du volcan.

» Lorsque l’éruption a cessé, la partie inférieure de chacune des fentes méridiennes reste remplie de lave qui y produit un filon. Quant à la partie supérieure de la fente située au-dessus du point d’écoulement de la lave, elle se remplit souvent de scories ou de matières d’éboulement. Quelques-unes de ces fentes sont néanmoins restées baillantes.

» Dans l’éruption de 1832, le phénomène des fractures méridiennes s’est manifesté avec des circonstances remarquables ; et le massif de l’Etna s’est complétement étoilé.

» Une fente a coupé en deux le terre-plein du piano del lago et elle a changé le niveau relatif de ses deux segmens de manière à y produire d’un seul coup un changement de forme plus considérable que n’avaient fait pendant plusieurs siècles les produits des éruptions qui ne s’élèvent pas à deux mètres, autour des fondemens de la Torre del Filosofo. Ce changement de niveau relatif montre que l’Etna ne repose pas sur des fondemens inébranlables, et que les segmens dans lesquels les fentes méridiennes le divisent sont susceptibles d’un certain jeu.

» Les parois des fentes s’étant écartées, il est évident que la surface de la montagne a subi un agrandissement, et cet agrandissement suppose nécessairement une tuméfaction. La montagne a donc été soulevée, et elle l’a été d’une quantité qui pourrait aisément se calculer si les largeurs et les longueurs des fentes étaient exactement connues. Cette quantité serait évidemment très petite, mais sa seule existence est un fait important.

» En examinant le noyau de l’Etna, l’auteur a observé un défaut de relation entre la structure des assises et la pente qu’elles affectent, fait diamétralement contraire à ce qu’on observe aujourd’hui dans toutes les