Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/555

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» Ces phénomènes divers de mouvement porteraient à penser que les globules sont doués d’un mouvement spontané, ou bien que la cause du cours du sang à travers les capillaires est différente de la cause unique qui préside au mouvement du sang dans les gros vaisseaux. »

L’auteur ne s’arrêtant pas à l’hypothèse du mouvement spontané des globules, a dû examiner avec la plus scrupuleuse attention les causes auxquelles étaient dus les mouvements du sang dans les parties isolées de l’action du cœur par une ligature, ou séparées du corps par un instrument tranchant, et ensuite étudier l’influence du cœur et des artères sur la circulation capillaire.

Il a établi, par un grand nombre d’expériences, « que le calibre que présentent les artères et les veines est dû à la pression du liquide qu’elles charrient ; que leurs parois sont incessamment distendues par le sang qu’elles reçoivent, que ces vaisseaux tendent à revenir subitement sur eux-mêmes, par suite de l’élasticité de leurs parois, dès que la cause qui les dilate cesse d’agir tout à coup. Les troncs artériels et veineux, ainsi que les petites artères et veines, partagent cette propriété ; mais en outre ces dernières, dès qu’elles ne reçoivent plus de sang, reviennent peu à peu sur elles-mêmes, et la diminution de leur diamètre continue à avoir lieu pendant un temps plus ou moins long. Ce retrait est quelquefois tel, que les vaisseaux mésentériques de la grenouille, de la salamandre, de jeunes rats et de jeunes souris, se trouvent ramenés à un diamètre qui n’est que les deux tiers de leur diamètre primitif. Il a aussi démontré que ce retrait, toutes choses égales d’ailleurs, est plus prononcé dans les artères que dans les veines. Ces faits bien constatés, il est facile de se rendre compte de ces mouvements du sang dans les parties séparées du tronc, soit par une ligature, soit par un instrument tranchant ; mouvements qu’on s’est efforcé, même dans ces derniers temps, de décorer du nom de circulation.

» En effet, un examen attentif de cette prétendue circulation fait voir, la partie étant dans un plan horizontal, que le mouvement des globules dans les capillaires est totalement aboli ; que tous les vaisseaux, artères et veines un peu considérables, charrient alors le sang des extrémités vers la surface amputée ; que ce mouvement devenant de plus en plus lent, cesse au bout de quelques minutes, et en même temps l’organe offre une quantité de sang beaucoup plus petite. Ces mouvements résultent donc tout simplement du rapprochement des parois des vaisseaux vers leur axe ; ils doivent alors pousser le sang vers leur ouverture libre. La queue des tétards de la grenouille, la patte du même animal, les mésentères de très