Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/557

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trevue par Haller, notée par Spallanzani, dans la grenouille, comme devant être occupée par du sérum, a été de nouveau observée dans le même animal par M. de Blainville.

» Lorsque quelques globules heurtés les uns contre les autres, se trouvent lancés dans cette partie transparente des vaisseaux, les globules placés au milieu de son épaisseur ont un mouvement extrêmement lent et ils cessent de se mouvoir quand ils sont presque en contact avec les parois du vaisseau. Les globules les plus voisins de cette partie transparente ont un double mouvement de rotation et de translation ; ils roulent, pour ainsi dire, sur cette partie de sérum.

» De ces observations, l’auteur conclut que l’intérieur des vaisseaux est tapissé d’une couche de sérum en repos. On pressent déjà les conséquences qu’il va tirer de la présence de cette couche, dont il a constaté l’existence dans les vaisseaux des reptiles, des poissons, des oiseaux et des mammifères. Puisque cette couche est immobile dans son contact immédiat avec les parois des vaisseaux, toutes les fois qu’un globule s’y trouvera placé, il sera en repos, ou bien sa vitesse sera plus ou moins diminuée, si une portion plus ou moins grande du globule s’y trouve plongée : or dans les vaisseaux capillaires, les globules se meuvent entre ces deux couches de sérum ; donc leur mouvement doit être moins vite que dans les gros vaisseaux, puisqu’ils ont à vaincre l’inertie de cette couche. Si un globule est en grande partie dans la couche, cette portion du globule sera en repos, tandis que son autre portion placée dans l’axe du vaisseau aura une certaine vitesse ; alors le globule tournera sur lui-même, pour prendre sa vitesse normale en suivant le centre du vaisseau. Si de deux globules, marchant, par exemple, de front, l’un est placé plus avant dans la couche que son congénère, celui-ci poursuivra sa marche lorsque l’autre restera en arrière, et offrira les mouvements divers dont nous venons de parler.

» Des travaux de M. Girard sur l’écoulement des liquides dans des tubes de petits diamètres, ont établi pour les tubes inertes susceptibles d’être mouillés par le liquide qui s’y meut, l’existence de cette couche, dont l’auteur a constaté l’immobilité dans les vaisseaux sanguins. Cependant, il a fait passer dans des tubes de verre de petits diamètres, des liquides tenant en suspension des corps opaques ; et ayant examiné cet écoulement à l’aide du microscope, il a trouvé cette couche immobile, d’une épaisseur beaucoup plus petite que celle obtenue par les calculs de ce savant physicien.