Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/563

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» D’après ce que l’on voit sur la jument et la truie, où toute la surface du chorion est recouverte de villosités ; sur la brebis et la vache, où elles occupent une moindre surface ; d’après ce que l’on observe chez la femme, etc., on peut admettre que plus les villosités sont répandues sur une grande surface, plus elles sont courtes et petites.

» Chez les différents animaux les villosités présentent de nombreuses variations dans leurs dispositions, leurs formes, etc. D’après cela, la circulation du fœtus est-elle dépendante de celle de sa mère, comme le veulent certains auteurs ? Telle est l’importante question que nous avons maintenant à résoudre. S’il en était ainsi, une injection faite dans les vaisseaux des membranes de l’œuf devrait nécessairement passer dans ceux de la mère, et une substance injectée dans les vaisseaux de la mère devrait, sans aucun doute, pénétrer dans les vaisseaux du fœtus. Nous avons souvent répété ces expériences sur différents animaux, et nous pouvons affirmer que jamais nous n’avons pu réussir à faire passer une injection soit des vaisseaux du fœtus dans ceux de la mère, soit des vaisseaux de celle-ci dans ceux du fœtus. Au fait que nous venons d’énoncer, nous ajouterons les considérations suivantes : nous dirons d’abord que le sang du fœtus ne ressemble aucunement à celui de la mère, et nous nous fonderons sur les observations faites par Autenrieth et M. Velpeau. Ces auteurs ont vu que le sang fœtal est d’abord rosé, puis devient rouge, ensuite noirâtre, et ne présente pas de différence de couleur dans les veines et les artères. Tiedemann a trouvé qu’il renferme une proportion de sérum beaucoup plus considérable que chez l’adulte ; qu’il est moins coagulable, et d’après les observations microscopiques de MM. Prevost et Dumas, les globules du sang sont tellement petits chez le fœtus, que ceux de l’adulte ne pourraient traverser les mêmes vaisseaux sans détruire l’équilibre de toutes les fonctions et produire la mort. Quand même on n’aurait pas reconnu ces différences, on doit présumer que la nature de ce fluide doit être en rapport avec chaque âge du fœtus. Ajoutons que le nombre des battements du cœur du fœtus est presque le double de celui de la mère, qu’une libre communication a lieu entre les artères et la veine ombilicale ; rappelons-nous la disposition anatomique des vaisseaux dans le placenta, et les faits que nous avons tirés de l’anatomie comparée, et nous arriverons à cette induction, que les vaisseaux du fœtus ne communiquent pas avec ceux de la mère ; que les premiers forment un cercle propre au fœtus, et que la circulation fœtale est tout-à-fait indépendante de celle de la mère.

» Ainsi l’on peut, jusqu’à un certain point, comparer le placenta aux